Ghislaine B est le dernier volet du Triptyque « Solitudes ». Après Le Sas de Michel Azama, portrait d’une femme dans sa dernière nuit en prison ; Y a Pas Personne, une femme en perte de repères chez elle, nous voici avec Ghislaine B, concierge, femme de ménage dans un théâtre. À l’heure où les spectateurs sont partis, elle prend l’espace du plateau pour y déposer ses rêves. Elle dévoile les coulisses du spectacle, ce qu’elle a vu des auditions, des espoirs et désespoirs des comédiens.
Elle joue et rejoue les scènes. Elle écoute ses bandes sons, ces extraits de spectacles qu’elle enregistre comme s’ils lui étaient nécessaires pour simplement vivre. Elle est là, comme les personnages du peintre Vincent Giquel : elle est à ce qu’elle fait.
Sans regard sur elle. Elle se révèle aussi, se multiplie.
Son alter ego ? La servante, cette lumière sacrée qu’on allume dans les théâtres à l’heure où le théâtre est vide. Elle n’a l’air de rien mais elle veille sur tout ce qui a été. Elle sert le théâtre.
Cette servante est à la fois ou successivement sa partenaire, son amie, sa confidente son alter ego.
Ghislaine vit son rêve ou rêve sa vie ? Elle joue pour de vrai ? Pour de faux ?
Elle joue dans la pénombre, ses entrailles, ce qui l’anime et la tient debout. Elle s’autorise un temps pour sortir de l’habitude. Être là vraiment. Vivre. Sortir de sa boîte. À nu. À vif. À cran.