Festival Théâtre au Féminin
En 1995, je fouine dans les disques d’une copine, et je tombe sur la photo d’une femme que je ne connaissais pas, plus âgée, une sorte de tante de PJ Harvey.
Ce qui m’a frappée d’abord, c’est qu’on voyait son aisselle poilue bien en évidence. Je n’avais encore pas entendu sa voix, sa musique, mais j’ai eu l’impression de rencontrer le rock pour la première fois avec cette photo. Je veux dire, le rock avec une femme. Parce que des aisselles poilues de bonhomme dans le rock, j’en avais déjà vues plein. Je n’ai rien analysé, je me suis pris cette aisselle dans la gueule, et c’est étrange comme on peut avoir l’image d’une libération avec si peu. Et c’est quoi le rock, si ce n’est pas une libération ? C’était le disque Easter, de Patti Smith. Elle est devenue pour moi un modèle d’émancipation, d’intégrité artistique, de force intérieure.